Message de S.E.M Patrice TALON, Président de la République

Au moment où je sollicitais vos suffrages en 2016, je percevais déjà l’immensité de la tâche à accomplir, l’urgence des chantiers fondateurs à ouvrir, mais surtout l’exigence de l’effort collectif qui les porterait. Je le savais parce que la volonté de réformer a longtemps manqué à la gouvernance de notre pays.

Depuis le 6 avril 2016, à l’épreuve de l’exercice du pouvoir, cette conviction s’est consolidée pour devenir mon credo, l’impératif préalable à la révélation de notre potentiel commun, facteur essentiel du développement de tous les peuples.

C’est ce qui fonde ma foi dans le grand dessein de notre pays et ma certitude que notre travail collectif, assidu et acharné, est gage de notre prospérité, de notre bien-être individuel et collectif. C’est enfin l’illustration, tirée de la vérité universelle, que rien de grand ni de beau, rien de durable ne s’obstient sans l’ef­fort requis, sans l’investissement obstiné, sans l’organisation rigoureuse. C’est le tra­vail et le sérieux qui génèrent la richesse.

C’est la raison pour laquelle, dès les premières heures du mandat que vous m’avez confié, je vous ai conviés à renoncer à la facilité. Notre mission d’aujourd’hui est de réparer le présent et semer pour demain, afin que notre quotidien proche s’améliore et que nos enfants vivent mieux, dans un pays où l’avenir d’un nouveau-né ne sera plus exclusivement déterminé par les conditions matérielles de ses parents, un pays où chacun peut disposer du minimum, s’instruire et se soigner quelle que soit sa catégorie sociale, un pays en confiance dont nous serons fiers d’avoir œuvré au développement durable et harmonieux. Je sais que tout cela est possible, qu’il est à portée de main. C’est justement parce que je nous sens capables de construire ensemble ce rêve que je déborde parfois d’énergie, que j’ai envie de contourner les obstacles inutiles, que j’ai envie de vous entraîner dans mon rythme jugé « effréné » ou « trop pressé ».
C’est parce que je crois au cycle du développement et aux vents favorables qu’il faut savoir saisir. Je sais que le temps qui passe sans être mis à profit aujourd’hui nous condamne à plus d’efforts encore demain, à plus de sacrifices. Je peux donc vous rassurer. Non, je ne vais pas trop vite. Je vais au rythme qu’imposent les urgences, les attentes, les exigences de notre pays ; je vais au rythme qu’impose notre droit en tant que peuple aux meilleures conditions possibles de vie ; je vais au rythme qu’impose notre droit au bonheur tout simplement.

Dans cette perspective, les nombreuses réformes engagées et les actions initiées depuis deux ans nous rassurent que nous sommes dans la bonne direction :

  • qu’il s’agisse de l’assainissement des finances publiques qui va de pair avec la réduction du train de vie de l’Etat, pour mettre fin aux évasions de toutes sortes afin de consacrer l’argent public à la satisfaction des besoins de tous et particulièrement des plus vulnérables ;
  • qu’il s’agisse des chantiers de construction de centrales thermiques pour nous garantir, à court terme, une autonomie énergétique certaine ;
  • qu’il s’agisse encore des infrastructures routières, d’aménagements urbains comme l’asphaltage des rues dans neuf (9) communes du pays, la modernisation de la gestion des déchets solides ménagers ;
  • qu’il s’agisse de projets structurants comme l’aéroport de Glo-Djigbé, le contournement Nord de Cotonou, ou encore l’hôpital de référence d’Abomey-Calavi ;
  • qu’il s’agisse de projets tout aussi structu­rants visant à moderniser le cadre de vie et la gouvernance comme la numérisation du cadastre et la dématérialisation de l’administration publique (smart gouv et data center national);
  • qu’il s’agisse par ailleurs des projets phares dans le domaine culturel et touristique ;
  • qu’il s’agisse du Recensement Administratif à Vocation d’Identification de la Population (RAVIP) qui va générer la carte unique à tout faire, préalable à la mise en œuvre de l’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH), laquelle permettra la prise en charge sanitaire des pauvres extrêmes et non extrêmes (environ 4 millions), et le déploie­ment à grande échelle de microcrédits ;
  • qu’il s’agisse du chantier de fourniture d’eau potable à tous d’ici à 2021 dans le cadre duquel des investissements significatifs sont déjà engagés, notamment dans les Collines, dans le Zou, dans le Borgou et dans l’Atlantique ;
  • qu’il s’agisse enfin de la lutte implacable contre la corruption et l’impunité que j’entends poursuivre sans relâche ;

tous ces chantiers sont engagés avec mon Gouvernement sans toujours attendre que tout le monde soit prêt, parce que je sais qu’il nous faut oser, encore et encore ; qu’il nous faut travailler sans relâche si nous voulons que notre pays compte comme un partenaire majeur et crédible sur la scène internationale.

Bien entendu, tout ceci ne manque pas de susciter des incompréhensions.

Je comprends ces incompréhensions exprimées ici ou là. Je mesure les tensions qu’elles génèrent ainsi que les amalgames auxquels elles conduisent. Les frictions récentes sur le front social en sont l’illustration. Ces crispations circonstan­cielles laisseront échapper les sillons nouveaux de l’Etat moderne auquel chacun de nous aspire. J’en tiens grand compte et suis persuadé qu’en apprenant de la situation sociale actuelle, nous saurons trouver les solutions les plus efficaces, en tant que société organisée, pour aller durablement de l’avant.

Parce que nous sommes un grand peuple, parce que nous sommes un grand pays, parce que nous voulons le meilleur pour tous et pour chacun, nous y arriverons dans un climat national serein et apaisé.

Je vous rends hommage, à vous tous filles et fils du Bénin, pour avoir compris et accepté, depuis deux ans, d’apporter votre contribution remarquable à la réalisation de cette noble cause.

J’aime mon pays, le Bénin, et ma foi en son avenir radieux est inébranlable. C’est pourquoi je ne retiens pas ma passion à le servir. Je ne ménage ni mon enthousiasme, ni mon énergie à contribuer à sa révélation à nous-mêmes et au monde.

Nous méritons le meilleur. Ensemble continuons d’y travailler. Car nos efforts et sacrifices d’aujourd’hui construisent notre bonheur de demain.


Patrice TALON,
Président de la République

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